Scènes inhabituelles, Square du Cardinal Lefebvre, où le hasard du calendrier vient faire coexister la mise en place d’un massif de Chrysanthèmes avec la transformation de deux arbres en sculptures ; celle d’un Hêtre mort, place du Cardinal Joseph Lefebvre et non loin, dans le jardin de l’Hôtel de Ville d’un Érable.

Le décor posé est là pour interpeller le passant sur la considération du végétal dans l’environnement urbain et plus largement sur le cycle de la vie.

La question est sur les lèvres de tous, de quoi sont morts ces deux géants ?

Le sujet est si vaste qu’un livre pourrait être dédié, dans ces deux cas, le changement climatique aura été le facteur aggravant. La répétition des épisodes caniculaires, l’arrêt de l’arrosage des pelouses lors des restrictions en eau les aura très certainement affaiblis alors qu’ils avaient développé un système racinaire en surface pour compenser un volume de sol restreint. N’oublions pas que les sols en ville ne leur concèdent pas le volume nécessaire pour aller puiser l’eau et les éléments nutritifs pour croître et rester en bonne santé.

L’urbanisation autour du Hêtre avec la réfection répétée ces dernières décennies de la place l’a très certainement fragilisé et a accéléré sa fin de vie avec l’installation de champignons lignivores.

Aussi, afin de sécuriser les lieux, l’abattage s’imposait. Mais pour perdurer leur mémoire, il a été décidé d’en faire des œuvres d’art en les faisant sculpter sur place. La délicate mission, confiée à Jacques PISSENEM sculpteur d’arbres de métier, débute ce mardi 24 octobre 2023 par le Hêtre. Les réalisations devraient finir en fin de semaine, si la météo le permet.

Au pied du Hêtre une grosse charpentière non sculptée a été débitée et laissée au sol. La vie naturelle est un cycle et ainsi même mort, cet arbre continue à participer au cycle du vivant, venant offrir un abri à une biodiversité différente.

La mort d’un arbre, la vie du sol, le cycle du vivant autant de points soulevés qui méritent le détour.